Bretagne. Les fonctionnaires peu nombreux pour dénoncer la politique d'austérité de l'Etat

19 mars 2024 à 20h44 - Modifié : 19 mars 2024 à 21h02 par Dolorès CHARLES

Manifestation de la Fonction Publique à Quimper
Manifestation de la Fonction Publique à Quimper
Crédit : Yann Launay

Les agents de la fonction publique se mobilisaient ce mardi (19 mars) pour des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail, mais les défilés étaient plutôt clairsemés en région Bretagne, comme à Quimper. Reportage de Yann Launay.

Ils étaient 2 500 manifestants aujourd'hui dans les rues de Rennes et de Nantes pour défendre la fonction publique, 450 à Lorient et 300 à Brest. Dans les cortèges, beaucoup d’enseignants qui, en plus de demander des revalorisations salariales, dénonçaient le "choc des savoirs" et la dégradation de leurs conditions de travail. En Loire-Atlantique, la grève dans les écoles est reconduite jusqu’à ce vendredi.

La journée n'a pas été massive

Le gouvernement annonce 6,4% de grévistes. Les enseignants étaient les plus nombreux, avec 8,8% de grévistes. Anne, enseignante à Quimper est aussi secrétaire départementale UNSA. elle se dit indignée par le coup de rabot annoncé sur le budget de l'Education nationale. "Les économies ne sont pas à faire au niveau de l'école, où les besoins sont de plus en plus nombreux. On voit bien que l'Education n'est plus la priorité que nous, enseignants, sommes toujours aussi peu considérés, que ce soit au niveau salarial ou au niveau de notre hiérarchie avec la mise en place des groupes de niveau. Cette mesure n'est absolument pas pédagogique, cela a été scientifiquement prouvé. On ne nous écoute pas."

Anne, enseignante à Quimper et secrétaire départementale UNSA
Crédit : Yann Launay

"L'idéal serait d'augmenter les salaires et peut être que les gens viendraient travailler dans le service public"

Dans les rassemblements, des agents hospitaliers, comme Gildas, aide-soignant à l'hôpital de Douarnenez, qui dénonce la politique d'austérité du gouvernement, qui selon lui ne fera qu'aggraver la situation des hôpitaux publics. "On ne fait pas d'économies sur la santé, parce que c'est la population qui en pâtit. Il y a plein de gens qui sont en souffrance et qui ne peuvent pas se faire soigner correctement, on manque du personnel. L'idéal serait d'augmenter les salaires et peut être que les gens viendraient travailler dans le service public. Cela permettrait aussi aux personnes d'être soignées dans de bonnes conditions. Ils n'ont qu'à taxer un peu tous les actionnaires, et ils arriveraient à récupérer de l'argent."

 

Mobilisation de la Fonction publique à Quimper
Mobilisation de la Fonction publique à Quimper
Crédit : Yann Launay
Gildas, aide-soignant à l'hôpital de Douarnenez
Crédit : Yann Launay

"La mobilisation sur les retraites a fait beaucoup de dégâts chez nous"

La mobilisation n'a pas été à la hauteur des espérances, comme le reconnaît Sylvie, agent des Finances publiques à Quimper et membre du syndicat Solidaires : "On espérait plus, après la mobilisation sur les retraites a fait beaucoup de dégâts chez nous. On y croyait beaucoup, l'opinion publique était très favorable à la mobilisation et pour autant, avec le 49.3 tout a été percuté. C'est compliqué de mobiliser alors qu'on a un gouvernement qui n'écoute rien. Il y a un contexte ambiant qui ne prête pas à la mobilisation, les gens voient qu'il y a plus grave ailleurs..."

Sylvie, agent des Finances publiques à Quimper (Solidaires)
Crédit : Yann Launay

Dans la région Bretagne, les infirmiers libéraux se sont également mobilisés ce mardi, avec des opérations escargot sur la Nationale 12 dans les Côtes d’Armor, dans le secteur de Quimper, sur la rocade de Rennes ou sur le périphérique nantais, pour une revalorisation de leurs actes.