Recyclage. La société bretonne "Mégo" qui recycle vos mégots de cigarettes !

19 mars 2024 à 14h46 - Modifié : 19 mars 2024 à 21h49 par Dolorès CHARLES

Bastin Lucas
Bastin Lucas
Crédit : Yann Launay

C'était en ce 18 mars la journée mondiale du recyclage, l'occasion de vous présenter la société bretonne "Mégo !", qui recycle et traite vos mégots de cigarettes avant d'autres éléments comme le plastique. Elle inaugurait hier son nouveau site dans le Finistère, à St-Divy.

Cette entreprise bretonne récupère les mégots pour en faire des meubles ou des cendriers : la société "Mégo !" a profité de la journée mondiale du recyclage hier (lundi 18 mars) pour inaugurer son nouveau site, à Saint-Divy, dans le Finistère. L'ex start-up est en plein développement : de 15 tonnes de mégots traités, la PME souhaite rapidement passer à 300 tonnes. La PME utilise les filtre des mégots, qui sont traités, broyés, comprimés, pour en faire des plaques rigides utilisables dans l’ameublement. 

Objectif, réduire l’impact sur l’environnement de toutes les étapes

Pour ne pas seulement "recycler pour recycler", l’entreprise de Bastien Lucas s’attache à réduire l’impact sur l’environnement de toutes les étapes. Un bilan écologique qui a été évalué par des spécialistes indépendants : "Recycler un kilos de mégots de cigarettes chez Mégo! permet de diminuer à hauteur de 88% le fameux rayonnement infrarouge ou le gaz à effet de serre par rapport à un incinérateur. Il est préférable en terme de changement climatique d'emmener les mégots de cigarettes chez nous que les faire incinérer... On n'utilise aucun produit chimique ou toxique, et on prend un argile pour traiter l'eau qu'on utilise pour faire diluer les polluants. On a essayé d'avoir un système en circuit fermé, que ce soit sur le traitement de l'eau, sur la réutilisation des chutes, sur des déchets ultimes que l'on peut avoir. Il y a une réutilisation constamment de nos chutes de production et de nos produits en fin de vie."

Bastien Lucas
Crédit : Yann Launay

"Après, le meilleur déchet est celui qui n'est pas fabriqué ou produit."

Mégo! conçoit le recyclage sur le long terme, allant même jusqu’à consigner les bancs, les tables qu’elle vend à des communes, comme l’explique Bastien Lucas, interrogé par Yann Launay. "Imaginez une dégradation ou que la personne ne veuille plus de son mobilier urbain, on va se charger de le ramener ici : toutes les lames et toutes les assises que nous fabriquons ont un contrat de consigne en fin de vie pour les broyer et les ré-acheminer dans notre circuit... Notre matériau à l'extérieur a une durée de vie très bonne, on l'a analysé en termes de durabilité, au niveau des études sur les pollutions qui nous assurent que nos matériaux sont exempts de polluants potentiels pour la faune et la flore. Après, le meilleur déchet est celui qui n'est pas fabriqué ou au produit."

Mégo!
Mégo!
Crédit : Yann Launay
Bastien Lucas
Crédit : Yann Launay

Mégo! propose des partenariats aux communes, pour la collecte des mégots

Landerneau, dans le Finistère, a été l'une des premières à se lancer, et la commune a acheté du mobilier urbain fabriqué à partir de mégots recyclés : des bancs installés à la gare routière. Financièrement, la collectivité s’y retrouve-t-elle ?  "Ce qui coûte déjà cher au départ, explique Patrick Leclerc, maire de Landerneau, c'est la collecte parce qu'il faut un agent pour regrouper tout ça. Il y a ce temps de travail, qui est important à prendre en compte. On est accompagné, donc on a des structures étatiques qui peuvent nous aider. On a une prise en charge de ce coût de collecte et ensuite, on peut aussi être vertueux en achetant du mobilier urbain, mais qui ne doit pas être plus cher qu'un autre. Sur les assises mises en place, on est sur un prix comparable à n'importe quel mobilier urbain."

Patrick Leclerc, maire de Landerneau
Crédit : Yann Launay

"Nous allons également pouvoir recycler différents plastiques "

Si l'on se veut résolument optimiste, la baisse du nombre de fumeurs va peut-être s'accélérer, dans les années qui viennent : la PME finistérienne ne craint-elle pas de manquer de matière première, à l'avenir ? "Il faut rappeler qu'on jetterait potentiellement entre 10 et 20 000 tonnes de mégots de cigarettes par terre et nous en traitons 1,5 à 2 % par an, donc il y a encore énormément de chemin à faire pour traiter les mégots actuels et encore plus pour imaginer un objectif d'arrêt total de la cigarette et ou du filtre," signale Fabien Lucas.

"Nous allons également pouvoir recycler différents plastiques, tels que le fameux PET, que l'on retrouve dans la bouteille plastique. On va pouvoir recycler le polystyrène cristal qu'on retrouve dans les gobelets."

L'entreprise Mégo! souhaite maintenant créer une nouvelle usine, pour se lancer dans le recyclage d'autres types de plastiques, et en faire là aussi du mobilier urbain.