Bretons de l'étranger : Pierrick Treguier aide à la construction de maisons, pour les démunis de Bali

3 avril 2024 à 20h16 - Modifié : 4 avril 2024 à 22h22 par Dolorès CHARLES

Pierrick Treguier entouré de Balinais
Pierrick Treguier entouré de Balinais
Crédit : Pierrick Treguier

Océane à la rencontre des Bretons de l'étranger. Retour à Bali cette semaine avec Pierrick Treguier, originaire de Guérande (44) et de Vannes (56). Pierrick est parti s'installer sur l'île indonésienne, avec sa compagne. A travers l'association "Graines d'amour - Bali" Pierrick aide aussi les habitants les plus démunis en leur construisant des maisons.

Pierrick Treguier est installé à Bali depuis cinq ans. Originaire de Guérande en Loire-Atlantique, Pierrick a grandi du côté de Vannes dans le Morbihan et il savoure aujourd'hui une (pré-)retraite bien méritée avec sa compagne en Indonésie. "J'étais syndic de copropriété, agent immobilier pendant un certain temps. J'ai aussi ouvert un magasin bio et j'ai arrêté quand je suis venu m'installer à Bali... J'avais la chance d'avoir un petit capital parce que malgré tout, et quoi qu'on en pense, il faut avoir un peu de moyens pour venir ici...

"Les sourires en Indonésie sont vraiment formidables !"

Depuis cinq ans, nous avons surtout voyagé en Indonésie et nous avons fait un road trip en Asie, Malaisie, Cambodge, Sri Lanka et Thaïlande... On a acheté ensuite une voiture pour visiter l'Indonésie et pendant huit mois, on est partis sur les routes - c'était magnifique ! On aime bien aller au contact de la population, aller voir les gens et les sourires surtout en Indonésie, qui sont vraiment formidables. C'est un accueil chaleureux. Quand on arrive dans des contrées très reculées, j'avoue que les enfants ont peur de voir des blancs, car pour eux c'est une première, mais après avoir discuté ou essayé de parler indonésien (ou un dialecte) il y a toujours un bon accueil. Aucun problème en huit mois.

Bali, l'Indonésie, c'est un grand coup de cœur !

On dit souvent que "Ce n'est pas toi qui choisis Bali, c'est Bali qui te choisit"... Beaucoup de gens se sont essayés à Bali et ils sont rentrés, car c'est très particulier et très spirituel. Il y a beaucoup d'énergie ici, puisque Bali se trouve sur des lignes telluriques. Il y a un choc culturel qui ne peut pas laisser indifférent... Après et c'est la rançon de la gloire, c'est touristique notamment au sud. Nous habitons dans un village de la partie nord et on a... fui le sud, après y avoir habité pendant deux ans car le fils de mon ami de 16 ans à l'époque allait au lycée français. Mais, dès qu'on a pu partir de cet "enfer du Sud", on est venu s'expatrier dans le nord de l'île ! L'étranger s'appelle le "boulet" en indonésien et au sud il y a 80% d'étrangers ! Beaucoup de russes, d'ukrainiens depuis le début de la guerre... c'est le "boulet land" là-bas. On y va de temps en temps quand on a un besoin d'administratif."

Pierrick Treguier
Crédit : Dolorès Charles

L'association "Graines d'Amour Bali" permet entre autres la création de maisons !

"L'association est née en 2021, pendant le Covid-19 où nous avons pu faire un bref passage en France : j'en ai profité pour créer une association de Loi 1901 qui permet des déductions fiscales pour tous les dons versés. Le but était de venir en aide à tous ceux, qui avaient perdu leur emploi du fait que Bali était fermée aux touristes pendant deux ans et demi. Nous avons eu de la chance de rencontrer une équipe de guides balinais francophones, contents de nous avoir aussi parce que ça leur permettait de maintenir leur français...

On a fait à peu près 80 villages et dans chacun des villages, on distribuait du riz, de l'huile, des nouilles (...) Nous avons continué ensuite notre action, et en fonction des dons que l'on reçoit, on construit en effet des maisons. Nous avons commencé la huitième grâce à un généreux donateur. C'est une maison qui coûte entre 2 500 et 3 000 €. Attention, ce n'est pas un château, elle est composée de deux chambres, un toit en dur et un petit coin cuisine. En général, les toilettes sont à l'extérieur. Cela ne paraît pas cher, mais eux ont maintenant une maison en dur et surtout un toit."

Pour les bénéficiares, "nous collaborons avec un Balinais qui habite sur place, qui s'appelle Ketut un homme formidable qui a sa propre association. C'est lui qui nous a trouvé la première famille, la deuxième, la troisième... et maintenant la huitième famille." L'association achète aussi des des filtres à eau, car ici "il n'y a pas toujours de distribution d'eau potable dans les montagnes, ils récupèrent l'eau de pluie pour se laver et boire. Ils ne font plus bouillir l'eau grâce à ces filtres."

D'où viennent les dons ?

Comme l'île de Bali est très connue, "il y a beaucoup de gens qui y viennent en vacances et certains demandent à participer à nos actions. Dans la mesure du possible, on les reçoit et après il y a des coups de cœur, ou pas... Actuellement, nous avons mis en place un parrainage d'enfants chez des personnes, qui versent des sommes mensuellement et cela permet de donner de l'argent tous les mois à six enfants pour qu'ils aillent à l'école. C'est gratuit jusqu'au collège mais il y a toujours des à côtés : il faut manger, il faut des uniformes, voire un scooter pour s'y rendre. Ce sera l'une des prochaines actions qu'on va faire : acheter un scooter solidaire pour une jeune fille de 14 ans."

"Revenir vivre en France serait très compliqué, mais la Bretagne nous manque"

Le vannetais Pierrick et sa compagne "ne comptent pas revenir en France, car ce serait très compliqué même si la Bretagne leur manque, revoir le golfe du Morbihan, aller au bord de mer à La Trinité ou à Carnac..."

Toutes les coordonnées de l'association sont à retrouver ici !