Bretons de l'Etranger. La nantaise Claudie voit le monde "avec un regard différent"

6 octobre 2023 à 17h37 - Modifié : 7 octobre 2023 à 9h58 par Dolorès CHARLES

Claudie Torzec
Crédit : Claudie Torzec

Océane à la rencontre des bretons "en voyage" à l'Etranger. Nous avions contacté la nantaise Claudie Torzec alors qu'elle faisait étape au Brésil il y a quelques mois. Aujourd'hui, le voyage est terminé et le retour à la vie "normale" est délicat.

C'est une question que l'on peut se poser, est-ce un voyage lorsque l'on part pendant un an ? Nous retrouvons aujourd'hui la nantaise Claudie Torzec, partie faire un tour du monde il y a un peu plus d'un an, à l'été 2022, avec son mari Anthony et son beau-fils Morgan. Parmi les pays traversés : le Guatémala, l'Equateur, le Sénégal, le Brésil, le Japon, le Mexique, le Vietnam... 

"Eh bien avant trois mois, ce qui est étonnant, c'est que cela ressemble plutôt à des vacances. Au bout de trois mois, le corps commence à changer, l'état d'esprit aussi, et on sent qu'on rentre dans quelque chose qui va être plus lent et différent. On oublie le boulot, les mails, etc. Entre trois et six mois on profite vraiment, même entre six et neuf mois, et puis après neuf mois, on sent que ça va être différent. On pense au retour. Moi, j'ai beaucoup pensé au retour, et on sent que ce sera forcément différent."

Il n'y a pas une déprime post-voyage ?

"Chacun réagit différemment : je pense que mon beau-fils savait qu'il rentrait dans son école, il avait quelque chose, son projet professionnel et il est toujours dans un très bon "mood". Pour mon conjoint, cela a été plus difficile. Je pense que jusqu'au bout, il a essayé de rester dans le moment présent et de ne pas penser au retour. Trois mois avant, on lui a proposé un poste, donc il a forcément dû s'y remettre et réfléchir à l'après, mais jusqu'au bout, je l'ai senti profiter... Pour moi, très vite, j'ai senti que ça pourrait être difficile et j'ai vraiment essayé d'y penser et d'envisager l'après. Je me suis mise sur différents projets, j'avais envie que le retour soit différent de l'avant...

"On voit le monde avec un regard différent"

La première des choses, qui est étonnante quand on revient, c'est qu'on a l'impression d'avoir levé la tête du guidon. On a cette espèce de hauteur de point de vue. On voit le monde avec un regard différent. C'est drôle d'ailleurs et rapidement, on se rend compte que ça ne va pas pouvoir le faire. Moi, j'ai voulu demander à mon employeur de pouvoir être à quatre jours dès l'année prochaine. Au bout d'une semaine de rentrée, je me suis rendue compte qu'il fallait que ça se fasse avant, dès novembre, parce que je sentais que mon corps n'était plus habitué et n'avait plus envie de subir ce rythme du quotidien, et puis j'avais l'envie de garder une journée pour moi, pour mes projets personnels."

Claudie Torzec
Crédit : Dolorès Charles

D'autres voyages en prévision ?

"Mon conjoint, je ne le sens pas très bien, parce qu'il n'y a pas de voyage programmé alors qu'avant de partir, il fallait toujours qu'on ait trois ou quatre voyages au minimum. Moi, j'ai besoin de temps pour récupérer. Finalement, rien faire chez moi ça me va très bien... Néanmoins, on a tous les deux envie de repartir, voire de partir hors de France métropolitaine pour une nouvelle aventure."

La chance d'êre né en France ?

"A l'étranger, on rencontre énormément de Français et de Bretons - on a l'âme voyageuse - mais surtout, on a la chance, il ne faut pas l'oublier en France d'avoir les congés payés, cinq semaines et des RTT. Dans beaucoup de pays d'Asie, d'Amérique du Sud, quand on parlait du temps de vacances que l'on avait, les gens étaient très étonnés ! Au Japon, quand on part plus de quatre jours déjà, c'est érnome alors quand on leur annonce "un an", les gens ne comprennent pas, et ils ne savent pas que c'est possible.

Bien sûr qu'on est chanceux. On a la chance d'avoir un passeport français et d'être bien né... Néanmoins, on n'a jamais eu autant de gens malades qui prennent des médicaments en France, pour lutter contre la dépression ou des maladies mentales et ça on le voit finalement beaucoup moins dans d'autres pays. Cela fait réfléchir. Pour moi, le travail n'est pas la santé, il est important de penser à soi et de penser au fait que le travail ne rend pas heureux et qu'on peut trouver beaucoup de développement personnel ailleurs."

Claudie Torzec
Crédit : Claudie Torzec

Le souvenir le plus marquant ?

Pour Claudie, ce sont les "rencontres au Vietnam, en Inde et en Afrique. Clairement, les gens qui m'ont fait pleurer. La rencontre humaine, c'est vraiment ce qui m'a rendu riche plutôt que de très beaux paysages, incroyables et exceptionnels." La nantaise Claudie Torzec partage ses voyages et ses retours d'expérience via son blog jupetteetsalopette.fr, surlequel elle donne aussi quelques conseils.