C'est la journée du sommeil, et nous dormons assez peu en France !

15 mars 2024 à 8h10 par Dolorès CHARLES

Une femme endormie
Une femme endormie
Crédit : Pixabay

Il y a le bon et le mauvais sommeil, et en France nous dormons assez peu : 6h42 par nuit la semaine. Certains prennent aussi des médicaments pour dormir alors que le trio : activité physique, alimentation saine et sommeil réparateur sont la base pour une bon équilibre de vie. Dolorès Charles a joint le Dr Laurène Leclair-Visonneau du Centre de sommeil, au CHU de Nantes.

C’est la Journée du sommeil et on sait tous ô combien il est important ! Un sommeil de qualité et en quantité, mais les Français dorment assez peu, en moyenne 6h42 par nuit la semaine, contre 7h25 le week-end, selon un sondage OpinionWay pour l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance - INSV (*). Pour les Français, le sommeil est aussi le premier facteur de performances intellectuelles et physiques. Pour le Dr Laurène Leclair-Visonneau, du Centre du Sommeil au CHU de Nantes, il est nécessaire d'avoir un "équilibre global sur les 24 heures. Une bonne nuit va préparer une bonne journée et une journée active, bien exposée à la lumière, avec des rythmes de repas réguliers et une alimentation saine va aider à une bonne forme et à préparer un bon sommeil. C'est un cercle vertueux entre l'activité physique, une alimentation saine et un bon sommeil."

Une dette de sommeil à récupérer

Nous nous couchons peu après 23h pour nous lever peu avant 6h30. Bref, on accumule une dette de sommeil en semaine, et elle n’est pas forcément compensée par une récupération en week-end. La sieste fait de plus en plus d’adeptes pour compenser un manque de sommeil, mais ce n’est pas forcément la solution. Idem pour la grasse matinée selon le Dr Laurène Leclair-Visonneau : "si on fait la grasse matinée, déjà on va rater le premier repas, le petit déjeuner, et on va avoir un temps d'activité pendant l'exposition lumineuse qui sera réduit et on risque de décaler ses rythmes. Si on s'est levé très tard le dimanche matin, on va avoir du mal à trouver le sommeil le dimanche soir, et la nuit du dimanche au lundi va être plus courte. On va commencer la semaine avec une dette de sommeil, etc. 

Pour les siestes, il faut plutôt essayer de faire des siestes assez courtes pour éviter de repousser le coucher du soir. On va récupérer une partie des performances, mais c'est pareil il faut éviter que cette sieste trop longue, sinon on risque de décaler son rythme."

Dr Laurène Leclair-Visonneau
Crédit : Dolorès Charles

Dormir un besoin essentiel pour les enfants

Pour les enfants, on le rappelle les écrans sont à éviter en règle générale et encore plus le soir, et ils ont de forts besoins en sommeil. "Un enfant de six ans a un besoin moyen de 11 heures, mais vous avez des plus courts dormeurs et peut être qu'avec 9h30 - 10h de sommeil ils seront bien. D'autres vont être des gros dormeurs et ils auront besoins de plus jusqu'à 12 ou 13h. Autour de six ans c'est 11h, autour de dix ans c'est 10h et autour de 13 ans c'est 9h et les adolescents ont des besoins moyens de 8 ou 9 heures. Il faut essayer de repérer les besoins individuels et de les respecter le plus possible," explique le Dr Laurène Leclair-Visonneau.

Un enfant endormi
Un enfant endormi
Crédit : Pixabay
Dr Laurène Leclair-Visonneau du CHU de Nantes
Crédit : Dolorès Charles

Les troubles du sommeil

Un peu plus d’un tiers des Français n’est pas satisfait de la qualité de son sommeil, et près de la moitié souffre au moins d’un trouble du sommeil. Pour Le Dr Laurène Leclair-Visonneau, les solutions ne sont pas médicamenteuses. "Une hygiène de sommeil est un prérequis, mais cela ne va pas corriger le trouble mais il faut avoir en plus une thérapie non médicamenteuse qu'on appelle une thérapie cognitivo comportementale. On travaille sur la conception, les représentations du sommeil et également le comportement vis à vis du sommeil... Il peut y avoir des aides médicamenteuses, mais ça dépend du contexte médical, du contexte psychique, de la présence d'un trouble dépressif ou anxieux associé, qui pourrait nécessiter une prise en charge médicamenteuse. Il y a des traitements de l'insomnie en développement, il y a un nouveau médicament qui vient d'être commercialisé, mais le traitement de référence reste des thérapies non médicamenteuses."

Dr Laurène Leclair-Visonneau du CHU de Nantes
Crédit : Dolorès Charles

Nous sommes nombreux à consommer des produits pour nous aider à mieux dormir, des médicaments comme des somnifères et des anxiolytiques mais aussi de l'homéopathie ou des tisanes. Certains enfin vont préférer investir dans une literie de qualité, ou des lumières apaisantes, et puis attention en fin de mois, cela ne va rien arranger car nous changeons d’heure en passant à l’heure d’été.

(*) Sondage Opinion Way pour l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance INSV (2023).